Les mains vides apportant un poème
J’entre dans le salon pour son anniversaire
Passe la porte enlève mes souliers
Tous les messieurs toutes les dames se retournent
Comme des singes dressés qui attendent
Que de mes mains tel un magicien
Je tire un cadeau pour notre hôte
Une rose un cigare un briquet
Une poupée ou bien des caramels
Voire, une limousine
Ils ont préparé leurs bravos
Leurs « Comme c’est joli !»
Et je comprends soudain qu’ici
Mon cadeau n’est plus présentable
Comment expliquer à cet hôte rayonnant
Qu’à son anniversaire j’ai apporté un poème
C’est si inconvenant vieillot bon marché bizarre
Si risible mesquin si impensable
Que sous tous ces regards mon poème
Comme un dégoûtant un cafard
Leur ferait pousser des cris
Abominables
空着手 带着诗
来到他家的客厅 祝贺生日
进门 脱掉鞋子
女士们先生们全部转过身来
像被训练过的猴子 等着
我的手 变戏法似地
掏出一件送给主人的礼物
玫瑰 雪茄 打火机
布娃娃或者牛奶糖
就是开来一辆轿车
他们也会准备好 哇
地一声 “好漂亮哦!”
我忽然明白 在这儿
我的礼物已经拿不出手
我无法告诉这位喜气洋洋的主人
生日 我带来了诗歌
它是那么不合时宜 古老 破旧 陌生
可笑 寒酸 那么匪夷所思
众目睽睽 我的诗歌
就要象一只讨厌的蟑螂那样
引起一阵可怕的
尖叫
mardi 23 septembre 2014
mercredi 3 septembre 2014
Le fil - Wires - Philip Larkin
Le fil
Dans les vastes prairies les clôtures sont électrifiées
Car si ne pas sortir semble une évidence au vieux troupeau
Les jeunes bouvillons devinent toujours une eau plus claire
Loin d’ici, n’importe où. Et ce qui se trouve après le fil
Va tant les exciter qu’ils se fourvoieront contre ce fil
Dont la brutalité impitoyable tranche leur chair.
Les jeunes bouvillons deviennent alors un vieux troupeau
Leurs vastes rêveries par l’électricité limitées
Wires
The widest prairies have electric fences,
For though old cattle know they must not stray
Young steers are always scenting purer water
Not here but anywhere. Beyond the wires
Leads them to blunder up against the wires
Whose muscle-shredding violence gives no quarter.
Young steers become old cattle from that day,
Electric limits to their widest senses.
Dans les vastes prairies les clôtures sont électrifiées
Car si ne pas sortir semble une évidence au vieux troupeau
Les jeunes bouvillons devinent toujours une eau plus claire
Loin d’ici, n’importe où. Et ce qui se trouve après le fil
Va tant les exciter qu’ils se fourvoieront contre ce fil
Dont la brutalité impitoyable tranche leur chair.
Les jeunes bouvillons deviennent alors un vieux troupeau
Leurs vastes rêveries par l’électricité limitées
Wires
The widest prairies have electric fences,
For though old cattle know they must not stray
Young steers are always scenting purer water
Not here but anywhere. Beyond the wires
Leads them to blunder up against the wires
Whose muscle-shredding violence gives no quarter.
Young steers become old cattle from that day,
Electric limits to their widest senses.
Libellés :
anglais,
Philip Larkin (1922-1985)
Robert Frost - Le chemin délaissé- The road not taken
Le chemin délaissé
Dans un bois jaune deux chemins se séparaient
Et désolé de ne pouvoir emprunter l’un et l’autre
Et n’être qu’un voyageur longtemps je demeurai
Et suivis du regard autant que je pouvais
Le premier jusqu’au tournant sous les hêtres ;
Puis je pris le second, presqu’aussi tentant
Et peut-être même plus recommandé
Parce que tout herbeux, à la marche invitant ;
Même si, pour dire vrai, les passants
Les avaient tous deux pareillement usés
L’un et l’autre s’offraient au petit jour
Avec leurs feuilles qu’aucun marcheur n’avait noircies
Je gardais le premier pour un autre parcours
Tout en sachant que de tour en détour
Je ne repasserais probablement jamais ici
C’est en soupirant que je devrais l’avouer
Je ne sais où, il y a bien longtemps
Deux chemins dans un bois se séparaient et j’ai –
J’ai pris des deux le moins fréquenté
Et c’était sans doute le plus important.
The Road Not Taken
Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth;
Then took the other, as just as fair
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there
Had worn them really about the same,
And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.
I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I —
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.
Dans un bois jaune deux chemins se séparaient
Et désolé de ne pouvoir emprunter l’un et l’autre
Et n’être qu’un voyageur longtemps je demeurai
Et suivis du regard autant que je pouvais
Le premier jusqu’au tournant sous les hêtres ;
Puis je pris le second, presqu’aussi tentant
Et peut-être même plus recommandé
Parce que tout herbeux, à la marche invitant ;
Même si, pour dire vrai, les passants
Les avaient tous deux pareillement usés
L’un et l’autre s’offraient au petit jour
Avec leurs feuilles qu’aucun marcheur n’avait noircies
Je gardais le premier pour un autre parcours
Tout en sachant que de tour en détour
Je ne repasserais probablement jamais ici
C’est en soupirant que je devrais l’avouer
Je ne sais où, il y a bien longtemps
Deux chemins dans un bois se séparaient et j’ai –
J’ai pris des deux le moins fréquenté
Et c’était sans doute le plus important.
The Road Not Taken
Two roads diverged in a yellow wood,
And sorry I could not travel both
And be one traveler, long I stood
And looked down one as far as I could
To where it bent in the undergrowth;
Then took the other, as just as fair
And having perhaps the better claim,
Because it was grassy and wanted wear;
Though as for that the passing there
Had worn them really about the same,
And both that morning equally lay
In leaves no step had trodden black.
Oh, I kept the first for another day!
Yet knowing how way leads on to way,
I doubted if I should ever come back.
I shall be telling this with a sigh
Somewhere ages and ages hence:
Two roads diverged in a wood, and I —
I took the one less traveled by,
And that has made all the difference.
Libellés :
anglais,
Robert Frost (1874-1963)
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