还记得那条河吗?
还记得那条河吗?
她那么会拐弯
用小树叶遮住眼睛
然后,不发一言
我们走了好久
却没问清她从哪里来
最后,只发现
有一盏可爱的小灯
在河里悄悄洗澡
现在,河边没有花了
只有一条小路
白极了,像从大雪球里
抽出的一段棉线
黑皮肤的树
被冬天用魔法
固定在雪上
隔着水,他们也没忘记
要互相指责
水,仍在流着
在没有人的时候
就唱起不懂的歌
她从一个温暖的地方来
所以不怕感冒
她轻轻呵气
好像磨沙玻璃
她要在上面画画
我不会画画
我只会在雪地上写信
写下你想知道的一切
来吧,要不晚了
信会化的
刚懂事的花会把它偷走
交给吓人的熊蜂
然后,蜜就没了
只剩下一盏小灯
Te rappelles-tu cette rivière ?
Te rappelles-tu cette rivière
Qui serpentait tant
De feuilles nos yeux couverts
Et puis, plus un mot
Longtemps nous avons marché
Sans comprendre d’où elle venait
Et puis, seulement
Une adorable petite lampe
Dans la rivière, se baignant doucement
Maintenant, plus de fleurs sur la berge
Seulement un petit chemin
Tout blanc, comme si d’une boule de neige
On avait tiré un fil
Les arbres à l’écorce noire
Par un sortilège d’hiver
Cloués sur le sol enneigé
Près de l’eau, n’ont pas oublié
De se montrer du doigt
Et l’eau, toujours coulant
Même quand il n’y a personne
Chantant son air absurde
Elle vient d’un pays chaud
Bravant les rhumes
Elle souffle doucement
Comme pour polir la vitre
Sur laquelle elle veut dessiner
Je ne sais pas peindre
Je ne sais qu’écrire des mots sur la neige
Ecrire tout ce que tu veux savoir
Viens, car bientôt
Mes mots vont fondre
Les fleurs, enfin raisonnables, les emporteront
Les donneront aux effrayants bourdons
Et puis, il n’y aura plus de miel
Juste une petite lampe
vendredi 20 mars 2009
Zhuangzi - Un bonheur de vairon
莊子與惠子游於濠梁之上。莊子曰:「鯈魚出游從容,是魚之樂也。」惠子曰︰
「子非魚,安知魚之樂?」莊子曰:「子非我,安知我不知魚之樂?」惠子曰「我非
子,固不知子矣;子固非魚也,子之不知魚之樂,全矣!」莊子曰:「請循其本。子
曰『汝安知魚樂』云者,既已知吾知之而問我。我知之濠上也。」
Zhuangzi et Huizi passaient sur un pont sur la Hao. Zhuangzi dit : « Les vairons nagent où ils veulent, un bonheur de poisson. » Huizi dit : « Tu n’es pas un poisson, comment sais tu qu’ils sont heureux ? » Zhuangzi répondit : « Tu n’es pas moi, comment sais tu que je ne le sais pas ? » Huizi répondit : « Je ne suis pas toi, donc je ne sais pas ce que tu penses. Toi, tu n’es pas un poisson, tu ne sais donc pas s’ils sont heureux. C’est tout ! » Zhuangzi dit : « Revenons au début. Quand tu m’as dit ‘comment sais tu qu’ils sont heureux’, tu m’as posé cette question parce que tu savais que je le savais. Et je le savais parce que j’étais là, sur la Hao ! »
「子非魚,安知魚之樂?」莊子曰:「子非我,安知我不知魚之樂?」惠子曰「我非
子,固不知子矣;子固非魚也,子之不知魚之樂,全矣!」莊子曰:「請循其本。子
曰『汝安知魚樂』云者,既已知吾知之而問我。我知之濠上也。」
Zhuangzi et Huizi passaient sur un pont sur la Hao. Zhuangzi dit : « Les vairons nagent où ils veulent, un bonheur de poisson. » Huizi dit : « Tu n’es pas un poisson, comment sais tu qu’ils sont heureux ? » Zhuangzi répondit : « Tu n’es pas moi, comment sais tu que je ne le sais pas ? » Huizi répondit : « Je ne suis pas toi, donc je ne sais pas ce que tu penses. Toi, tu n’es pas un poisson, tu ne sais donc pas s’ils sont heureux. C’est tout ! » Zhuangzi dit : « Revenons au début. Quand tu m’as dit ‘comment sais tu qu’ils sont heureux’, tu m’as posé cette question parce que tu savais que je le savais. Et je le savais parce que j’étais là, sur la Hao ! »
Libellés :
zhuangzi
jeudi 19 mars 2009
Xi Chuan - Noir
黑
黑是件好事
实实在在的而又不会走掉的黑
它作为终点最好
作为起点也好
它被别人杀害
但仍然活着
它谋求了我们的恩情
把生命看得不严
我大声疾呼:地面上的黑
与藏在事件里的黑
请统一起来
就像男人和女人一样统一起来
我们猛地达到黑夜
又猛地抓住任何数量的黑
我们前进!
Noir
Le noir, c’est une bonne chose
Ce noir honnête, qui ne se défile pas
Une parfaite conclusion
Un bon début aussi
Par d’autres assassiné
Pourtant toujours vivant
Implorant notre pitié
Insouciant, face au destin
Alors je crie : Noir de la terre
Noir caché dans les choses
Venez ensemble
Comme viennent ensemble hommes et femmes
Soudain, nous voici dans la nuit
Soudain, nous tenons tout ce noir
En avant !
黑是件好事
实实在在的而又不会走掉的黑
它作为终点最好
作为起点也好
它被别人杀害
但仍然活着
它谋求了我们的恩情
把生命看得不严
我大声疾呼:地面上的黑
与藏在事件里的黑
请统一起来
就像男人和女人一样统一起来
我们猛地达到黑夜
又猛地抓住任何数量的黑
我们前进!
Noir
Le noir, c’est une bonne chose
Ce noir honnête, qui ne se défile pas
Une parfaite conclusion
Un bon début aussi
Par d’autres assassiné
Pourtant toujours vivant
Implorant notre pitié
Insouciant, face au destin
Alors je crie : Noir de la terre
Noir caché dans les choses
Venez ensemble
Comme viennent ensemble hommes et femmes
Soudain, nous voici dans la nuit
Soudain, nous tenons tout ce noir
En avant !
Libellés :
chinois (moderne),
Xi Chuan 西川 (1963-)
lundi 9 mars 2009
Walt Whitman - Capitaine ! Mon Capitaine !
O Captain! My Captain!
O Captain! My Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.
O Captain! My Captain! rise up and hear the bells;
Rise up-for you the flag is flung-for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths-for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.
My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse or will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip the victor ship comes in with object won
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.
Capitaine ! Mon Capitaine!
Capitaine! Mon Capitaine! Notre affreux périple prend fin ;
Le navire a bravé la tempête, nos efforts n’ont pas été vains
Le port est proche, voici les cloches, et toute la foule est en liesse,
Et observant son droit sillage, ce vaisseau sombre et intrépide
Mais O mon Dieu ! Mon Dieu !Mon Dieu !
Ces gouttes, toutes rouges
Là où sur le pont mon Capitaine
Est tombé, froid et mort
Capitaine! Mon Capitaine! Lève toi, écoute ces cloches;
Lève toi –c’est pour toi ces drapeaux – pour toi ces clairons qui sonnent
Pour toi ces bouquets, ces rubans, pour toi cette foule sur le port
C’est toi qu’ils appellent, masses vacillantes, visages implorants
Capitaine ! Toi mon père !
Mon bras soutiens ton cou ;
Ce n’est qu’en rêve, que sur ce pont
Tu tombas, froid et mort
Mon capitaine ne répond pas, sa bouche est froide, immobile ;
Mon père ne sent plus mon bras, il n’a plus de pouls, plus de vie ;
Le navire au port, à l’abri, son périple enfin terminé
Vaisseau victorieux rentrant glorieux d’affreuse odyssée
La foule exulte, les cloches sonnent
Mais moi d’un pas morne
J’arpente le pont ou mon Capitaine
Est tombé, froid et mort
O Captain! My Captain! our fearful trip is done;
The ship has weather'd every rack, the prize we sought is won;
The port is near, the bells I hear, the people all exulting,
While follow eyes the steady keel, the vessel grim and daring
But O heart! heart! heart!
O the bleeding drops of red,
Where on the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.
O Captain! My Captain! rise up and hear the bells;
Rise up-for you the flag is flung-for you the bugle trills;
For you bouquets and ribbon'd wreaths-for you the shores a-crowding;
For you they call, the swaying mass, their eager faces turning
Here Captain! dear father!
This arm beneath your head;
It is some dream that on the deck,
You've fallen cold and dead.
My Captain does not answer, his lips are pale and still;
My father does not feel my arm, he has no pulse or will;
The ship is anchor'd safe and sound, its voyage closed and done;
From fearful trip the victor ship comes in with object won
Exult, O shores, and ring, O bells!
But I with mournful tread,
Walk the deck my Captain lies,
Fallen cold and dead.
Capitaine ! Mon Capitaine!
Capitaine! Mon Capitaine! Notre affreux périple prend fin ;
Le navire a bravé la tempête, nos efforts n’ont pas été vains
Le port est proche, voici les cloches, et toute la foule est en liesse,
Et observant son droit sillage, ce vaisseau sombre et intrépide
Mais O mon Dieu ! Mon Dieu !Mon Dieu !
Ces gouttes, toutes rouges
Là où sur le pont mon Capitaine
Est tombé, froid et mort
Capitaine! Mon Capitaine! Lève toi, écoute ces cloches;
Lève toi –c’est pour toi ces drapeaux – pour toi ces clairons qui sonnent
Pour toi ces bouquets, ces rubans, pour toi cette foule sur le port
C’est toi qu’ils appellent, masses vacillantes, visages implorants
Capitaine ! Toi mon père !
Mon bras soutiens ton cou ;
Ce n’est qu’en rêve, que sur ce pont
Tu tombas, froid et mort
Mon capitaine ne répond pas, sa bouche est froide, immobile ;
Mon père ne sent plus mon bras, il n’a plus de pouls, plus de vie ;
Le navire au port, à l’abri, son périple enfin terminé
Vaisseau victorieux rentrant glorieux d’affreuse odyssée
La foule exulte, les cloches sonnent
Mais moi d’un pas morne
J’arpente le pont ou mon Capitaine
Est tombé, froid et mort
Libellés :
anglais,
Walt Whitman (1819 - 1892)
Gu Cheng - Affaire
案件
黑夜
象一群又一群
蒙面人
悄悄走近
然后走开
我失去了梦
口袋里只剩下最小的分币
"我被劫了"
我对太阳说
太阳去追赶黑夜
又被另一群黑夜
所追赶
Affaire
La nuit
Comme meute après meute
De visages masqués
Qui s’approchent
Et puis s’en vont
J’ai perdu mon rêve
Dans ma poche, il ne reste qu’un tout petit sou
« On m’a dépouillé »
Je dis au soleil
Le soleil poursuit la nuit
Mais par une meute d’autres nuits
Est poursuivi
黑夜
象一群又一群
蒙面人
悄悄走近
然后走开
我失去了梦
口袋里只剩下最小的分币
"我被劫了"
我对太阳说
太阳去追赶黑夜
又被另一群黑夜
所追赶
Affaire
La nuit
Comme meute après meute
De visages masqués
Qui s’approchent
Et puis s’en vont
J’ai perdu mon rêve
Dans ma poche, il ne reste qu’un tout petit sou
« On m’a dépouillé »
Je dis au soleil
Le soleil poursuit la nuit
Mais par une meute d’autres nuits
Est poursuivi
Libellés :
chinois (moderne),
Gu Cheng 顾城 (1956-1993)
Gu Cheng - Ruelle
小巷
小巷
又弯又长
没有门
没有窗
我拿把旧钥匙
敲着厚厚的墙
Ruelle
Ruelle
Biaise et longue
Ni porte
Ni fenêtre
Ma vieille clef à la main
Je frappe tes murs épais
小巷
又弯又长
没有门
没有窗
我拿把旧钥匙
敲着厚厚的墙
Ruelle
Ruelle
Biaise et longue
Ni porte
Ni fenêtre
Ma vieille clef à la main
Je frappe tes murs épais
Libellés :
chinois (moderne),
Gu Cheng 顾城 (1956-1993)
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