vendredi 24 octobre 2014

Yu Jian - 93 (ce soir les nuages)


这个黄昏云象贝多芬的头发那样卷曲着
这个黄昏高原之幕被落日的手揭开了
一架巨大的红钢琴 
张开在怒江和高黎贡山之间
水从深处抬起了它的透明 鸟把羽毛松开在树枝上
黄金之豹 把双爪枕在岩石的包厢口 蛇上升着
石头松开了握着的石头 森林里树的肤色在转深
星星的耳朵悬挂在高处 万物的听都来了
哦 请弹奏吧 永恒之手


Ce soir les nuages roulent comme les cheveux sur la tête de Beethoven
Ce soir sur le plateau le rideau se lève sous la main du soleil couchant
Un énorme piano rouge
S’étend du Salouen aux monts Gaoligong
Des profondeurs l’eau fait jaillir sa transparence
                sur les branches les oiseaux se défont de leurs plumes
La panthère dorée         a déposé ses griffes à l’entrée de la loge             le serpent se dresse
La pierre a relâché son étreinte sur la pierre      dans la forêt l’écorce des arbres s’assombrit
Les oreilles des étoiles sont suspendues là-haut                             toutes les créatures sont à l’écoute
Joue !   O main immortelle !

2 commentaires:

Imelda Senn a dit…

Je dirais: Ce soir les nuages font des boucles comme les cheveux de Beethoven! Qu'en pensés-vous?

François Charton a dit…

Dans ce cas, plutôt "bouclent" que "font des boucles": "ce soir les nuages bouclent comment les cheveux de Beethoven", ce n'est pas mal.