爱若干
我们以为这个男人打她、骂她,她再也不会
爱上他了。我们错了。她爱他的拳头,爱他的
伤害。他用她辛苦挣来的钱去抽,去赌,去嫖
她就去挣更多的钱给他。他半夜回来,将她
拉到身下,她便迎合着,像木柴迎向一团火。
他一边狠狠地操她,一边骂她不要脸,她说
她就是个不要脸的骚娘们儿,骂得好极了。
她为他堕胎,第二天接着去工作,因为
她爱他。她必须爱他,我们不知道,如果
不爱他,这个世上,她就再也没有可爱之人了
她爱他,所以绝不能失去他。我们这才明白
她为何会将他一劈两半,一半藏在冰箱里,
一半埋在床底下。
Aimer tant
Nous avions cru que parce qu’il la battait, qu’il l’insultait, elle ne pouvait
l’aimer encore. Nous avions tort. Elle aimait ses poings, elle aimait ses
blessures. L’argent qu’elle gagnait si difficilement, il le fumait, le jouait, le courait.
Et elle continuait à lui en gagner plus. Quand il rentrait en pleine nuit, et la
traînait sous lui, elle se faisait docile, comme un fagot attend la flamme.
Il la baisait brutalement, en la traitant de moins que rien, elle répondait
qu’il avait bien raison, qu’elle n’était rien qu’une salope.
Pour lui, elle avait avorté, le lendemain était retournée travailler, parce
qu’elle l’aimait. Elle devait l’aimer, nous ne le savions pas, mais quand
elle ne l’aimerait plus, elle n’aurait ici-bas plus personne à aimer.
Elle l’aimait tellement qu’elle n’a pas pu le perdre. Et nous comprenons ici
pourquoi elle l’a coupé en deux, caché une moitié dans le frigo
et enterré l’autre sous le lit.
我们以为这个男人打她、骂她,她再也不会
爱上他了。我们错了。她爱他的拳头,爱他的
伤害。他用她辛苦挣来的钱去抽,去赌,去嫖
她就去挣更多的钱给他。他半夜回来,将她
拉到身下,她便迎合着,像木柴迎向一团火。
他一边狠狠地操她,一边骂她不要脸,她说
她就是个不要脸的骚娘们儿,骂得好极了。
她为他堕胎,第二天接着去工作,因为
她爱他。她必须爱他,我们不知道,如果
不爱他,这个世上,她就再也没有可爱之人了
她爱他,所以绝不能失去他。我们这才明白
她为何会将他一劈两半,一半藏在冰箱里,
一半埋在床底下。
Aimer tant
Nous avions cru que parce qu’il la battait, qu’il l’insultait, elle ne pouvait
l’aimer encore. Nous avions tort. Elle aimait ses poings, elle aimait ses
blessures. L’argent qu’elle gagnait si difficilement, il le fumait, le jouait, le courait.
Et elle continuait à lui en gagner plus. Quand il rentrait en pleine nuit, et la
traînait sous lui, elle se faisait docile, comme un fagot attend la flamme.
Il la baisait brutalement, en la traitant de moins que rien, elle répondait
qu’il avait bien raison, qu’elle n’était rien qu’une salope.
Pour lui, elle avait avorté, le lendemain était retournée travailler, parce
qu’elle l’aimait. Elle devait l’aimer, nous ne le savions pas, mais quand
elle ne l’aimerait plus, elle n’aurait ici-bas plus personne à aimer.
Elle l’aimait tellement qu’elle n’a pas pu le perdre. Et nous comprenons ici
pourquoi elle l’a coupé en deux, caché une moitié dans le frigo
et enterré l’autre sous le lit.
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